(Re)lectures Queer ı|ı·•·ı|ı·•·ı|ı·•·ı|ı Queer Readings

Each abstract is available in French and English!
Le résumé de chaque communication est disponible en français et en anglais!

Publication des communications | Papers release date: June 10, 2020.
Discussion | Q&A Session: Vendredi 12 juin 2020 | Friday June 12, 2020.
17.00-18.00 CEST (Paris) | 16.00-17.00 BST (London) | 11.00-12.00 EDT (NY) | 8.00-9.00 PDT (LA)

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Introduction

Le démarches artistiques et théoriques de Renate Lorenz et Pauline Boudry — à propos d’une pratique émancipatrice de l’Histoire de l’art ou avec N.O. BODY (2008) — nous conduisent à envisager des relectures queer de corpus composés d’œuvres d’art ou de productions culturelles. Il est indéniable que le regard que nous portons sur certaines oeuvres ne peut se défaire de bagages théoriques particuliers et il apparaît pertinent de saisir les enjeux de leurs éventuelles redécouvertes et relectures. Ce premier panel, diffusé en ouverture du colloque « Arts, Cultures et Activismes LGBTI et Queer » témoigne tant de la richesse des champs d’analyse qui se prêtent à des relectures Queer que de la nécessité d’ouvrir la recherche au subjectivités LGBTIQ.

Marie-Pierre Burquier est doctorante en études visuelles à l’Université Paris Diderot. Ses recherches se concentrent sur les représentations du corps dans les séquences filmées des années 1990. Dans la continuité de cette approche, elle analyse ici des relectures du cinéma classique hollywoodien au prisme d’une queerisation de ses archives, soulignant l’ouverture de nouveaux potentiels pour le matériel iconographique engagé.

Marie Gil, doctorante contractuelle à l’université Paris 8 Vincennes Saint-Denis, et Selogadi Mampane, artiste performeuse et activiste, échangent sur l’œuvre de cette dernière et analysent les représentations de femmes racisées mises en cage. De ce dialogue entre artistes et chercheur·es émergent la dimension critique et dénonciatrice d’œuvres antiracistes et féministes ainsi que les enjeux pour les femmes noires LGBTIQ de s’emparer de ses iconographies et d’en proposer des relectures.

Camille Lenoble est en deuxième année de doctorat en études japonaises à l’Université de Strasbourg. Ses travaux portent sur l’histoire du travestissement des hommes en femmes et les représentations des identités transgenres dans le Japon moderne (1868-1945). Dans cette communication, elle pose un regard contemporain sur une œuvre littéraire japonaise des années 30 et en décèle la singulière modernité.

Audre Guérin, en Master 2 science de l’éducation (spécialité science du jeu) à l’Université Sorbonne Paris Nord, dresse un bilan intermédiaire d’une recherche sur les joueur·ses LGBT. Leurs perceptions des personnages de jeux vidéos avec lesquel·les iels partagent leur propre sexualité ou qui vont en recueillir la projection est au cœur d’une enquête dont les enjeux renvoient au besoin de trouver des sujets d’identifications pour les minorités.

L’hétérogénéité des propositions est évidente mais un point de convergence semble s’en dégager : opérer une relecture queer de corpus particulier permettrait de rendre visible tant des discours, des images que des manières de les aborder, de les manipuler et de les transmettre.

Mélodie Marull.

Renate Lorenz’s and Pauline Boudry’s art and theories – I am referring here to art history as an emancipatory practice, or to N.O.BODY (2008) – invite us to look at art works and cultural products through a queer lens. Despite our attachment to specific theories, it is sometimes pertinent to look afresh at these corpuses. This panel, opening the « LGBTI and Queer Art, Culture and Activism » conference, is a good example of such an approach. And the first four presentations, accessible below, definitely demonstrate how many objects would benefit from queer readings.

Marie-Pierre Burquier is a PhD Candidate in Film Studies at the Université de Paris. Her research focuses on embodied representation in 1990s movies. Here, she analyses queer readings of the Golden Age of Hollywood.

Marie Gil is a PhD Candidate at the Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis. Selogadi Mampane is an artist, performer and activist. Together, they discuss Selogadi’s art work and analyse the representation of « encaged » women of colour. Out of this interview between artist and scholar, stems the critical dimension of antiracist and feminist art work, as well as the challenges for Black LGBTIQ women to reclaim certain iconographies.

Camille Lenoble is a second year PhD Candidate in Japanese Studies at the Université de Strasbourg. Her work looks at the history of female impersonation and the representation of female transgender identities in Modern Japan (1868-1945). Here, she highlights contemporary readings of a literary phenomenon of the 1930s, underpinning its singular modernity.

Audre Guérin, a second year MA Student in Education Studies and Game Studies at the Université Sorbonne Paris Nord, offers a first glimpse at their research on LGBT video game players. The player’s perception of the character’s sexuality is particularly at stakes, in Audre’s research, highlighting the necessity for minorities to find representation in the space of video games.

The contributions are heterogeneous. Yet, they share something in common: by operating queer readings of their corpuses, the authors all shed a new light on discourses, images, transfers and methodologies.

Mélodie Marull

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ABSTRACTS

Marie-Pierre Burquier, “Queering Classical Hollywood Films.”

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Language: English

Abstract:

The 1990s have seen an increase in the popularity of short films based on the reediting of classical Hollywood scenes. I am particularly interested in artists such as Tartaglia, Rappaport and Barriga, whose work seeks to reveal queer meanings hidden behind the polished – and policed – surface of Hollywood imagery.

Most of the found footage films produced by these artists engage in a process of queering the archive: they reuse and reshape images from the golden age of Hollywood in a way that challenges their perceived status as inherently patriarchal constructs. In so doing, they seek to reveal the hidden potential of these images for the subversion of their own codes, and for the emergence of queer gender identities and sexualities. I would argue, however, that these queer reconfigurations should be approached not just as strategies of subversion, but also as works of intimacy. I want to show that they retrospectively bring the public, iconic archive of classical Hollywood into the personal, autobiographical sphere. They accomplish a near-archeological work of emotional excavation to bring to the fore the suggestion of an intimate narrative, always already there though originally unnoticed.

I propose to focus on three particularly interesting queer re-readings of Hollywood’s mythology. In Remembrance (1990), Jerry Tartaglia uses excerpts from Joseph Mankiewicz’s All About Eve (1950) and turns them into home movies. Out of the archive, he creates the gay characters he yearned for but never found in the films he watched as a child, thereby both exposing and questioning the stringent heteronormativity of the original medium. Mark Rappaport’s Rock Hudson Home Movie (1992) follows similar dynamics. The film gathers excerpts from scenes starring Rock Hudson, a now openly gay actor, to unveil the gay subtext of his performances. Through cuts and associations, Rappaport creates a ‘negative’ documentary or imaginary archive that brings out the intimacy of the original footage. Finally, in Meeting Two Queens (1991) Cecilia Barriga puts a lesbian twist on originally straight narratives starring Marlene Dietrich and Greta Garbo, thus, in the words of Catherine Russell, ‘opening up spaces’ for feminist readings of Hollywood material.

These works consistently undermine the ideological framework of their source material. But by rewriting and rereading the archive, they also open up new potentialities for images that have become cliché, thereby, paradoxically, saving Hollywood classical cinema from its possible decay and obsolescence.

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Résumé:
La face queer des classiques hollywoodiens.”

Dans les années 1990, les courts-métrages basés sur la réédition de scènes hollywoodiennes classiques gagnent en popularité. Je me suis en ce sens particulièrement intéressée à Tartaglia, Rappaport et Barriga, dont les œuvres font émerger des significations queer derrière la surface lisse et policée de l’imagerie hollywoodienne.

La majorité des vidéos de ces artistes, telles que nous les avons retrouvées, participent d’un processus de « queerisation » de l’archive, réutilisant et refaçonnant des images de l’âge d’or hollywoodien de manière à remettre en cause leur statut de constructions patriarcales. Par ce biais, elles cherchent à révéler le potentiel caché de ces images, entre subversion des codes, et émergence d’identités et de sexualités queer. J’expliquerais cependant que ces reconfigurations queer ne devraient pas seulement être lues comme stratégies de subversion, mais également comme œuvres de l’intimité. Je veux ainsi montrer qu’elles amènent rétrospectivement l’archive publique et iconique du classique hollywoodien dans la sphère personnelle et autobiographique, signant un travail quasi archéologique d’excavation émotionnelle afin de porter au premier plan la suggestion d’un récit intime, toujours déjà présent, mais jusqu’alors ignoré.

Je me concentrerai sur trois relectures queer de la mythologie hollywoodienne. Dans Remembrance (1990), Jerry Tartaglia reprend des extraits de All About Eve, de Joseph Mankiewicz (1950), afin d’en faire un « home movie ». Grâce aux archives, il crée les personnages gays qu’il cherchait sans jamais les trouver dans les films qu’il regardait enfant, exposant et questionnant de ce fait la stricte hétéronormativité du médium original. Rock Hudson Home Movie de Mark Rappaport (1992) répond à des dynamiques similaires. Le film rassemble des extraits de séquences mettant en scène Rock Hudson, acteur aujourd’hui ouvertement homosexuel, afin de révéler le sous-texte gay de ses performances. Au moyen de coupes et d’associations, Rappaport crée un documentaire « en négatif », ou archive imaginée, qui révèle l’intimité des prises originales. Enfin, dans Two Queens (1991), Cecilia Barriga offre un dénouement lesbien aux récits originellement hétérosexuels de Marlene Dietrich et Greta Garbo. Ce faisant, elle « ouvre un espace » à des lectures féministes du matériau hollywoodien, pour reprendre ici les mots de Catherine Russell.

Ces œuvres déjouent ainsi les tours du cadre idéologique de leurs matériaux sources. Plus encore, en proposant relectures et réécritures de l’archive, ils ouvrent également de nouveaux possibles à des images devenues autant de clichés, et sauvent donc, paradoxalement, le cinéma classique hollywoodien d’une possible obsolescence.

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Marie Gil, “What performing in a cage means: a discussion with Selogadi Mampane about Chromotherapie

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Language: English

Abstract:

The popular imagery representing women imprisoned in cages is a widespread cultural trope, rarely questioned by reception about the systemic oppression it crystallises. Unquestionably dependent on its historical construction, the imaginary attached to the female « encagement » was mobilised for critical purposes at the dawn of the 1970s in independent artistic actions that were both formally and aesthetically as well as conceptually independent. However, within the system of sexist representation that these performances denounce, the specific perception that hypersexualises, reifies and presumes the heterosexuality of black women is little questioned. For the black South African artist and activist Selagodi Mampane, this deficiency constitutes the very basis of a critical performance that crosses the biases of a simultaneously androcentric, racist and heteronormative reception: Chromotherapie.

For the symposium LGBTI and Queer Art, Culture and Activism, Selogadi Mampane evokes with Marie-Dominique Gil the stakes of her caged performance with regard to the entanglement of racist, sexist and anti-LGBTI constructions characteristic of the dominant system of representation.

For this action, presented for the first time in 2013, she appears partially dressed in leather in a cage in which she has placed a ladder. If she can get out of it, the chains that bind her to the structure irremediably prevent her from getting out. During this interview Selagodi Mampane will evoke her desire to invest the specific aesthetics that the cage calls for in the field of queer eroticism, itself deeply integrated into the imaginary attached to « freak shows ». She will explain how the mobilization of her body in this paradoxically constraining and over-visible space consciously convokes the spectre of « human zoos », a persistent and inevitably dangerous racist visual hauntology. She will then discuss the concept of the « ideological cage », which she conceives as a shadow cast by colonialism, materialized in her performance by iron bars. To conclude, Chromotherapie will be compared to Exhibit B, the series of performances directed by white South African artist Brett Bailey in Paris in 2014. This exhibition, which was intended to be anti-racist, featured black actresses in cages. It scandalized the militant circles that obtained its deprogramming. With this « cage performance », Selagodi Mampane righfully took over a narrative of black LGBTQI women that had been largely confiscated until then.

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Résumé:

Ce que performer en cage veut dire : une discussion avec Selogadi Mampane autour de l’action Chromotherapie (2013)

L’imagerie populaire que constitue les représentations de femmes emprisonnées dans des cages est un trope culturel répandu, rarement questionné par la réception sur l’oppression systémique qu’elle cristallise. Incontestablement tributaire de sa construction historique, l’imaginaire attaché à « l’encagement » féminin s’est vu mobilisé à des fins critiques à l’orée des années 1970 dans des actions artistiques indépendantes tant formellement et esthétiquement que conceptuellement. Cependant, au sein du système de représentation sexiste que ces performances dénoncent, la perception spécifique qui hypersexualise, réifie et présume l’hétérosexualité des femmes noires est peu interrogée. Cette carence constitue pour l’artiste et activiste noire sud-africaine Selagodi Mampane le socle même d’une performance critique qui croise les biais d’une réception concurremment androcentrée, raciste et hétéronormée: Chromotherapie.

Pour le colloque Arts, Cultures et Activismes LGBTI et Queer, Selogadi Mampane évoque avec Marie-Dominique Gil les enjeux de sa performance en cage à l’égard de l’enchevêtrement des constructions racistes, sexistes et anti-LGBTI caractéristiques du système de représentation dominant.

Pour cette action présentée pour la première fois en 2013, elle apparaît partiellement vêtue de cuir au sein d’une cage dans laquelle elle a placé une échelle. Si elle peut s’en extraire, les chaînes qui la lient à la structure l’empêchent irrémédiablement de s’en défaire. Au cours de cet entretien Selagodi Mampane évoquera sa volonté d’investir l’esthétique spécifique que la cage convoque dans le champ de l’érotisme queer, lui-même profondément intégré à l’imaginaire attaché aux « freak-shows ». Elle explicitera comment la mobilisation de son corps dans cet espace paradoxalement contraignant et survisibilisant convoque consciemment le spectre des « zoos humains », une hantologie visuelle raciste persistante et inévitablement dangereuse. Elle discutera ensuite du concept de « cage idéologique » qu’elle conçoit comme une ombre portée du colonialisme, matérialisée dans sa performance par des barreaux de fer. Pour conclure, Chromotherapie sera comparée à Exhibit B, la série de performances mise en scène par l’artiste sud-africain blanc Brett Bailey à Paris en 2014. Cette exposition qui se voulait antiraciste, présentait notamment des actrices noires dans des cages. Elle a scandalisé les milieux militants qui ont obtenu sa déprogrammation. Se dessine alors toute l’importance de l’œuvre de Selogadi Mampane qui, avec cette performance, prend la main sur une narration des femmes noires LGBTQI jusqu’alors confisquée.

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Camille Lenoble, “Une représentation du transgenre dans la littérature japonaise de l’entre-deux-guerres: le roman Eroguro danshô nikki (Journal érotico-grotesque d’un prostitué, 1931) de Nagareyama Ryûnosuke.”

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Language: Français

Abstract:

Transgender representation in the Japanese literature of the inter-war period: Nagareyama Ryûnosuke’s Eroguro danshô nikki (1931).”

This paper interrogates the representation of female impersonation in the novel Eroguro danshô nikki, published by Nagareyama Ryûnosuke in Japan on May 25, 1931. Though we know nothing about the author, the novel provoked such a public scandal that it was censored within only one day.

Rediscovered in the 20th century, amidst the “censored volumes” section of Tôkyô’s National Diet Library, this true literary phenomenon takes the form of an intimate diary, recounting the wanderings of its main character, a young 22-year-old man, nicknamed Aiko (a female first name), who, dressed as female, prostituting himself to other men. This character might be the first transgender hero of modern Japanese literature.

In a context of moral panic, repression, and arms race, the novel is, to various extents, representative of the ero-guro-nansensu tendency, an intellectual and artistic counter-movement of the 1930s, which aimed to cripple sexual puritanism and question the sense of human life.

Aiko, whose gender is troubled and who prostitutes themselves to “other” men, is without a doubt, the most transgressive figure of their time.

In this paper, going through the morphology, social habits and language of Aiko’s female impersonation, I question the representation of transgender identities proposed by Eroguro danshô nikki, as well as the exact identity of its protagonist.

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Résumé:

La communication proposée a pour objectif de questionner les représentations du travestissement masculin dans le roman Eroguro danshô nikki (Journal érotico-grotesque d’un prostitué) de Nagareyama Ryûnosuke (?- ?), paru au Japon le 25 mai 1931. De l’auteur nous ne savons rien. L’œuvre, quant à elle, provoqua un tel tollé qu’elle fut censurée le lendemain même de sa publication. Elle fut redécouverte à l’aune du XXIe siècle dans la section des ouvrages censurés de la bibliothèque nationale de la Diète à Tôkyô.

Véritable ovni littéraire, le roman prend la forme d’un journal intime narrant les pérégrinations de son protagoniste : un jeune homme de 22 ans surnommé Aiko (un prénom féminin), qui se prostitue auprès d’autres hommes, travesti en femme. Il s’agit sans doute du premier héros transgenre de la littérature japonaise moderne dont nous ayons gardé la trace, d’autant plus que la focalisation interne du récit nous permet de voir le monde pour la première fois depuis son propre regard.

Dans un contexte social de sévère répression des mœurs et d’une course effrénée vers la militarisation, l’œuvre incarne à bien des égards l’esthétique de la tendance ero-guro-nansensu (érotique, grotesque et absurde), un mouvement intellectuel et artistique contestataire des années 1930, dont les ambitions consistaient à mettre à mal la morale sexuelle puritaine et questionner le sens de l’existence humaine. Aiko, au genre trouble et s’adonnant à la prostitution auprès « d’autres » hommes, figure sans conteste comme la figure la plus transgressive de son temps.

Nous proposons de nous interroger sur les représentations du transgenre que propose le Journal érotico-grotesque, de même que l’identification de genre de son protagoniste, et ce, au travers de l’étude de la morphologie de son travestissement, de ses pratiques sociales, ainsi que de son langage, preuves d’un flou catégoriel dans l’identification du personnage à l’un ou l’autre sexe.

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Audre Guérin, “Rencontre entre les Joueurs LGBT et & personnages gays.”

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Language: Français

Abstract:

When gaymers meet gay video game characters”

In the last few years, “queer game studies”, an academic field at the crossroads of game studies and queer studies, have emerged in the English-speaking academic world.

Within that field, some works, such as Bonnie Ruberg’s (2019), have engaged in a formal analysis of queer characters and gameplays. Others have shed a light on the gaymers community, or underpinned the ways in which queer gamers reclaim video games (Harper, 2019). Adrienne Shaw (2019) has spent a considerable time interrogating how marginalised gamers may identify – or not – to characters that share their sexual identity.

Drawing on surveys and interviews, my research focuses on the experience of gay gamers with gay characters. I ask them, “How do you enjoy seeing your sexuality represented in the game?”

Then, I question the diversion of heterosexual characters by gay gamers. Finally, I analyse the process of community-making, and consider how gay gamers share their experience in exclusively gay or mixed communities.

This paper displays the preliminary results of my research.

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Résumé:

Ces dernières années, dans la recherche autour des jeux vidéo on peut remarquer le développement des queer games studies dans le milieu anglophone. Ce mouvement de recherche propose de croiser les game studies, et les queer studies, pour étudier les jeux.

Dans le cadre de ces études, beaucoup de travaux, tels que ceux de Bonnie Ruberg (2019), se sont focalisés sur des analyses formelles de personnages ou de mécaniques de gameplay queer. D’autres ont étudié les communautés de gaymers en ligne ou la réappropriation des jeux vidéos par des personnes queer (Harper, 2019). Adrienne Shaw (2014) quant à elle, a passé du temps à interroger la façon dont les joueurs aux identités marginalisées peuvent s’identifier ou pas à certains personnages partageant leurs identités.

Dans ce contexte, je mène une recherche où j’étudie de plus près l’expérience des joueurs gays face à des personnages partageant leur sexualité : comment apprécient-ils que leur sexualité soit représentée dans le jeu ? Quelle est leur appréciation de la représentation de leur propre sexualité ? J’y aborde aussi la question des personnages hétérosexuels dont la sexualité est détournée par l’imagination des joueurs. Enfin, comment les joueurs gays partagenils leur expérience avec des personnages gays dans les communautés de joueurs qu’ils fréquentent, que celles-ci soient gays ou mixtes ? Cette recherche est réalisée à travers un questionnaire pour connaître les personnages gays que les joueurs français croisent dans les jeux vidéos, et des entretiens avec quelques joueurs pour approfondir la vision qu’ils ont de ces personnages. Cette communication sera l’occasion de présenter mes premiers résultats.

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